Les Mayas
« Il n'existera sur terre ni gloire ni grandeurjusqu'à la création de l'homme »
Légende Maya
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« Les Mayas : peuples savant, empire guerrier »
LE MONDE - « Histoire & Civilisations » - N°33 (Novembre 2017)
Un nouveau numéro de la revue de référence co-édité par Le Monde et National Geographic nous invite à (re)découvrir la civilisation Maya ! Deux articles de fond nous permet de découvrir leur étonnant système d'écriture mis en relation avec leur histoire flamboyante... avant un déclin fatal. Des articles et interviews de qualité ainsi que des photos magnifiques qui méritent largement votre attention !« Durant 16 siècles, la civilisation maya domina l'Amérique centrale grâce à ses élites guerrières et religieuses, mais aussi... à l'écriture.
Un instrument de pouvoir dont le déchiffrement fut l'objet d'une quête aussi passionnante que celle des hiéroglyphes égyptiens. »
« Le déchiffrement de l'écriture maya n'a pas arrêté les recherches sur cette civilisation. Bien au contraire, il ouvre de nouvelles perspectives.
Comme celle de l'énigmatique décadence des cités cités royales. »
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Époque Pré-Classique (-2000 à -200 avant J.C.)
L'apparition des Mayas dans le sud du Mexique, en pleine forêt tropicale, remonte à environ 1500 avant J.-C. Mais on a pu retrouver des traces de leur existence dans la région de Cuelho, Belize, et les dater de -2000 ans. Ils semblent se sédentariser et pratiquent l'agriculture et la céramique. Ils furent sûrement les premiers hommes du continent à utiliser l'écriture dès -300, ce qui nous permet de mieux les connaître. Ils utilisent le zéro et s'intéresse beaucoup à l'astronomie. Il vénère un dieu Solaire... On les connaît surtout par leurs deux fameux codex : Le « Chilam Balam » et le « Popol-Vuh », « leur Bible », le livre Maya de la genèse. Il commence ainsi :
« Ceci raconte le premier récit, le premier discours.Rien ne signalait la face de la terre.
Seuls existaient la mer sans mouvement et le ciel dans toute son étendue.
Il n'y avait qu'immobilité et silence dans l'obscurité, dans la nuit.
Seulement le Créateur, le Formateur, le Cœur du Ciel,
car tel est le nom de Dieu, était dans l'eau, entouré de clarté. »
Époque Classique (250 à 950 après J.C.)
Palenque, Bonampak, Copán, Uxmal, Tikal...
L'apogée de la civilisation Maya dite de l'« époque classique », vers l'an 400, semble la mettre ne concurrence avec la civilisation de Teotihuacán mais il semble que leurs relations diplomatiques et commerciales soient restées très limitées. On ne peut véritablement parler d'empire comme pour celui des Aztèques car il s'agissait en fait d'une communauté d'états relativement indépendants les uns des autres, vivant dans le même culture, vénérant les mêmes dieux mais conservant leur autonomie. Un système que l'on peut qualifier de féodal. Palenque au Mexique, Copán au Honduras, Tikal au Guatemala... Il faut s'imaginer les énormes distances que les séparaient. La jungle tropicale omniprésente limitant les déplacements... mais n'était-ce pas là leur meilleur protection contre les envahisseurs qui venaient du nord ? Mais cela ne durera qu'un temps.
« Maintenant, il est étonnamment clair que les Mayas de l'époque classique, et leurs ancêtres pré-classique,étaient gouvernés par une dynastie héréditaire de guerriers pour qui l'auto-sacrifice, l'effusion de sang
et le sacrifice d'hommes par décapitation ont été une obsessions suprême. »
Michael Coe
Palenque est un site religieux mais de moindre importance que celui de Chichén-Itzá. Il est un peu plus ancien, de la période « classique » de l'« Ancien Empire », VI et VIIe siècle. C'est vers l'an 615, sous le règne d'un certain roi Pakal, que la cité s'est développée et enrichie. Imaginez... En Europe, c'était le Moyen-âge, dont il nous reste peu de témoignages en comparaison de ce que l'on sait des Mayas du Mexique. Comme pour les autres citées mayas, on ne connaît pas les raisons de son déclin soudain.
Autant la cité était riche et rayonnante, autant son abandon reste un mystère. Famine, trouble politique, maladie, superstition..., comme pour Copán, au Honduras, le trouble reste et l'on sent à travers les témoignages archéologiques, la fragilité, voire la précarité, de ces cité mayas. Ici, aujourd'hui à Palenque, la cité est en pleine forêt vierge, comme elle l'a toujours été, et ce n'est qu'en 1830 qu'on l'a redécouverte. Les archéologues n'ont défriché qu'une petite partie du site et de nombreux temples sont encore à découvrir sous l'épaisse couverture végétale. Le spectacle sur place est total.
Époque Post-Classique (950 à 1500 après J.C.)
Chichén-Itzá, Mayapán, Lamanai
Chichén-Itzá est la plus grande des cités Mayas. C'est au 11e siècle qu'elle devient le grand centre religieux dédié au Dieu, Quetzalcoátl, le « Serpent à plume ». Elle s'épanouit après le déclin des grandes cités du Sud (Copán, Uxmal, Bonampak...). Il faut attendre l'arrivée de tribus Toltèques, fuyant la région centrale de Mexico devant l'avancée de barbares venant du nord, probablement des Chichimèques, pour voir apparaître un regain de vitalité chez ses Mayas qui ont déjà une longue histoire derrière eux. Ces immigrants Toltèques furent bien accueillis. Ils témoignaient le la même noblesse. Il apportaient aussi leur foi et leur cultes. Quetzalcoátl, le dieux vivant, était arrivé avec eux... Il prendra la place centrale du panthéon maya, érigeant en son honneur les plus grands temples.
La fameuse pyramide de Chichén-Itzá que l'on nomme « le Caracol ». D'ailleurs, à l'équinoxe d'automne, se produit un phénomène intéressant. Comme en Egypte, et ailleurs, le soleil couchant projetant ses rayons sur les marches et les sculptures de la pyramide, animant lentement dans sa descente les ombres des serpents qui semblent alors se mouvoir. Ils annoncent ainsi le temps des semences. La cité se développa après la décadence et la disparition des cité mayas du sud comme Copán. Le site est d'une splendeur telle que l'on ressent encore la présence des forces qui le fit naître.
On a retrouvé de grandes urnes funéraires à couvercle au style unique sur le site de K'iché, aire d'influence maya du sud du Guatemala. Ces urnes finement travaillées contenaient les vestiges osseux d'individus importants bien enveloppés dans des sacs en tissu pour être conservés dans les meilleures conditions. Quelques-unes de ces urnes ont été retrouvés sous les plateformes pyramidales des bâtiments officiels mais la grande majorité d'entres elles furent découvertes dans des grottes sacrées où les descendants venaient en pèlerinage pour faire des offrandes et demander des conseils à leurs ancêtres ici vénérés.
Sur cette superbe urne ornée on voit clairement l'image d'un ancêtre qui, une fois mort, a été comme incorporé dans le corps d'une divinité supérieure. Cette divinité/ancêtre combine des traits de K'inich Ajaw (le dieu du soleil) et GI, un des trois dieux tutélaires de Palenque. Il émerge de la gueule ouverte du Xoc (requin), qui symbolise l'infra-monde aquatique : ici, ce personnage déifié est prêt à interagir avec ses descendants lorsque qu'ils sont en prière. Ce lien privilégié avec le surnaturel et l'au-delà, et en particulier avec des divinités telles que le dieu du maïs et K'inich Ajaw, était le fondement idéologique majeur de l'autorité royale pour les Mayas, caractère culturel mésoaméricain qui trouve ses origines dans la période formative antérieure qui apparaît avec les Olmèques.
Il faut parler du génie des Mayas dont on peut voir encore la splendeur à Chichén-Itzá, Uxmal, Bonampak... Un peuple au culte solaire et adorateur du dieu de la pluie en honneur duquel ils pratiquaient déjà le sacrifice humain. On les connaît aussi pour leur passion pour les publics dont le fameux jeux de « pelote » .Il nous ont laissé une grande quantité d'informations et d'objets et nous avons une bonne vision de leur vie avant l'arrivée des Espagnols. Leur vision de l'Univers était très intéressante. Ils croyaient que l'histoire n'était qu'un éternel recommencement où tout les événements, du plus banal au plus grand, se répètent sans cesse, selon un cycle temporel bien défini.
Ainsi, les guerres étaient-elles prévues et planifiées : on savait d'avance quel serait le vainqueur, quel serait le vaincu. Pour prévoir tous ces événement capitaux, ils avaient construit un calendrier presque aussi précis que le nôtre, de 365 jours, autour duquel toute la vie de la cité gravitait. Il faut s'imaginer dans un monde où le temps est une obsession et où toute tentative de « rébellion » est impossible puisque tout est prévu. Tous se répétait selon des cycles astronomiques dont le plus long durait 52 ans, nommé le « Compte-long », au terme duquel un catastrophe se produisait.
Curieusement, ce cycle est réglé sur celui de la planète Vénus et non sur celui du Soleil ou de la Lune comme le plus souvent. Et même la fin définitive du monde qui a commencé 12 août 3114 avant J. C. et qui devait s'achever le 24 décembre 2012 ! On a eu chaud donc ! Il semble qu'ils pouvaient prévoir aussi avec une grande grande précision les éclipses de Lune et de Soleil. Etonnants Mayas, que l'on pourrait comparer aux Grecs de notre antiquité. Ils nous sont presque familiers lorsqu'on lit leurs poèmes et leurs épopées, comme celle qui retrace la lutte de Quetzalcoátl, le roi-prêtre de Tula, contre Tezcatlipoca, dieu de la guerre. Quetzalcoátl, vaincu et fuyant vers le Yucatán où il finit par s'établir à Chichén-Itzá vers l'an 987 !...